26-03-2018
Le choc des Titans !
La France est devenu le champ de bataille d’une guerre sans merci entre 2 géants. A ma gauche, le colosse Live Nation, numéro 1 mondial de l’organisation de concerts (26 000 par an), riche de 3 300 artistes sous contrat, implanté en France depuis 2008 où il a développé les festivals Main Square, Download ou Loolapalooza. A ma droite, le mastodonte AEG Live, numéro 2 mondial, leader de l’exploitation d’Arenas, organisateur de festivals dont le prestigieux Coachella, qui vient d’ouvrir un bureau en France où il co-organise le festival Rock en Seine.
Première escarmouche dans cette guerre des géants cet été : l’organisation par Live Nation d’un énorme concert (avec NERD, Kendrick Lamar, IAM ...) à la U Arena de Nanterre... le week-end de Rock en Seine (détenu par AEG).
Si cette déclaration de guerre peut paraître anodine (il y a suffisamment de public en Ile-de-France pour 2 évènements en même temps), elle renforce les craintes des professionnels du secteur musical qui redoutent, à terme, le féroce appétit de ces 2 géants du divertissement dans une économie déjà fragile.
Hausse des cachets, exclusivité des artistes, rachat de petites salles ou de petits producteurs de spectacles, exploitation financière des données de la billeterie... Sans faire de procès d’intention, les professionnels français s’alarment de la concentration en cours dans le secteur et ses conséquences sur la diversité artistique. Surtout quand on voit que le premier acteur français de l’organisation de spectacles, Fimalac Entertainement, pèse 47 fois moins lourd que Live Nation.
Si la guerre est déclarée entre AEG Live et Live Nation, il est probable que les victimes collatérales soient les structures modestes qui maillent le paysage musical français : festivals associatifs, petites salles, tourneurs... qui ne pourront lutter face à ces 2 titans...
Par le Combo 95
